Le Mali est, l'un des pays qui a laissé une forte empreinte sur moi.
En 2005 accompagné de mon mari Sébastien Gay et Karina Hollekim, nous avons été captivé par la beauté de ces falaises à la frontière du Burkina Faso, appelée la Main de Fatima.
Ce sommet paraissait inaccessible tant il était vertical. Ce fut une de mes plus incroyable expérience en escalade sur ces parois de grès rouge.
Dès notre arrivée dans le village de Daari, les habitants nous ont raconté une histoire fabuleuse. Privés d'eau et menacés de mort, ils ont connu le salut grâce à une femme, Fatima, qui, à mains nues, a escaladé cette énorme falaise de 600 mètres qui surplombe le village pour gagner une source. Et c'est en volant du haut de cette montagne qu'elle a rapporté l'eau! La légende nous a enchantés.
Avant de grimper sur «La Main de Fatima», il a fallu obtenir l'autorisation du chef du village. Il m'a dit: «Tu n'es pas bien avec nous? La montagne est belle vue d'ici!» Je lui ai répondu que c'était pour admirer son village de là-haut que je voulais y aller. C'était gagné! On a dormi deux fois au sommet car les conditions pour voler n’était pas optimale et ce fut comme un rêve éveillé: on pouvait presque toucher du doigt la Voie lactée. Et quand j'ai atterri après le vol en wingsuit, les enfants ont accouru pour danser autour de moi. C'était inoubliable.
Nous avons pu voler de la Main de Fatima de Kaga Tondo et Kaga Pamari, du Kikiri et avons ouvert plusieurs autres point de départ sur le Mont Hombori et le Mont Ania.
Une trace dans le désert
En partageant le quotidien de ces gens, je me suis rendue compte à quel point j’avais de la chance de vivre en Suisse. Malgré nos différences, la montagne et les valeurs de la nature nous ont réunis. Chacun de nous a reçu quelque chose de l'autre. En témoignage de notre reconnaissance, le film qu'on a tourné à Daari («La Main de Fatima») a permis d'y installer un puits. Une trace durable, je l'espère, dans ce désert.»
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